MAEL

encres

Mes premières encres sur papier aquarelle ont vu le jour en juillet 2019.
Un vendredi à l’atelier, dehors il fait 40°.

Mes crayons et mes gouaches sont incandescents. Rouge écarlate, rouge carmin, rouge turc, rose carthame, impossible de m’en saisir. Ça Brûle (titre d’une série de gouaches de 2017) ! Et sur ma table de travail, une boite d’encres. Bleu de cobalt, vert émeraude, bleu outremer, sienne, jaune clair me font de l’œil….

C’est dans ce contexte que naissent mes premières forêts originelles, des Luxuriances, des arbres, des clairières, des bosquets, des taillis, des hautes herbes et de l’eau. La menace du feu rôde mais ne prédomine pas. Je multiplie alors les images de façon frénétique, c’est exaltant !

Je reprends inlassablement les représentations de la nature, plus ou moins oniriques. Au fil des ans et des séries, les titres donnés sont Luxuriance, Lisière, Traversée, Alors que brûle le monde, En eaux dorées. La limite entre le chatoyant, l’attirant, l’inhospitalier et le dévasté est souvent brouillée, parfois infime.

 

Lisière ou une invitation à pénétrer la forêt

Début 2020, sur la proposition de l’association Cahors Juin Jardins, j’entreprends Lisière, une encre de 10 mètres de long sur 1.5 m. J’ai d’abord pensé à une grande forêt presque impénétrable. Et puis le grand format m’a donné à repenser mon travail. Je devais tenir compte des contraintes imposées par les dimensions de mon atelier, faire du grand dans un espace assez restreint. Je décide de peindre à la manière d’un cadavre exquis et de travailler par séquence. Les gestes amples donnent la hauteur et les touches fines relient. Je pense la forêt comme des espaces multiples, des variations d’états et de temporalités, des pérégrinations.

Avec Lisière, nous ne sommes pas vraiment en totale immersion. On longe la forêt, on y entre, on en ressort. On la ressent de près et de loin. Elle n’est jamais totalement inhospitalière. On ne s’y perd pas. Elle est tout aussi intrigante, ravagée, onirique, mystique que protectrice et luxuriante. Peut-être aurez-vous envie d’aller voir au-delà ?

Toutefois, fragile elle le reste d’un bout à l’autre. Et si cette image n’était bientôt plus que le témoin d’un temps révolu ? A l’aune de l’effondrement de nos écosystèmes, il est plus que nécessaire de Rêver la nature.

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